La dépression et les bienfaits de l’ostéopathie

Véronique Marsolais, ostéopatheLa dépression est un trouble de santé mentale très présent dans la société depuis longtemps déjà. Malgré les avancées dont elle a fait l’objet, tant au niveau des connaissances que de sa prise en charge, elle continue à être un enjeu sociétal préoccupant. L’ostéopathie peut participer à la prise en charge de la dépression et contribuer favorablement en agissant sur le corps pour le mener sur le chemin de la guérison.

Reconnaître la dépression

La dépression se présente sous diverses formes, divers contextes et peut être très incapacitante. Elle se définit comme un trouble mental courant se caractérisant par une tristesse, une perte d’intérêt ou de plaisir, des sentiments de culpabilité ou de dévalorisation de soi, un sommeil ou un appétit perturbé, une certaine fatigue et des problèmes de concentration (American Psychiatric Association [APA], 2013). Une des formes de présentation de cette maladie est le trouble dépressif majeur qui a de nombreuses implications. Les professionnels qui ont à traiter ces patients ont souvent de bons résultats avec les traitements dits classiques; c’est-à-dire, les traitements pharmacologiques et les traitements psychologiques.

Quelques statistiques

En date de 2010, il y avait plus de 298 millions cas de trouble dépressif majeur à épisode unique ayant été répertoriés et la majorité des cas se situaient dans la tranche des 25 et 34 ans (Ferrari et al., 2013). Plusieurs références et articles font lieu que ce trouble mental est la première cause d’incapacité en Amérique du Nord et que la dépression (en général) est deux à trois fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes (Davison et Neale, 2001). Deux des trois symptômes les plus fréquents des patients dépressifs sont somatiques; ce sont le manque d’énergie (la fatigue) et les difficultés reliées au sommeil (Kapfhammer, 2006).

Symptômes physiques

La dépression entraîne bien souvent de nombreux problèmes physiques. Parmi les symptômes physiques les plus courants, citons :

  • des troubles de l’alimentation accompagnés de perte ou de gain de poids (notamment en cas de dépression grave) ;
  • des problèmes de sommeil parfois liés à une fatigue importante, une insomnie ou une hypersomnie ;
  • des migraines ;
  • des troubles digestifs ;
  • des douleurs et des tensions musculaires.

L’intervention ostéopathique dans la dépression

Pour guérir d’une dépression, il est impératif que le patient bénéficie d’un suivi psychologique voire d’un traitement médicamenteux. L’ostéopathie propose quant à elle, une solution très intéressante en complément afin de se sentir mieux dans son corps.

L’ostéopathe veillera à normaliser toutes les tensions par des manipulations douces. Il va préférer des techniques d’ostéopathie crânienne mais également s’attarder sur différents points :

  • Supprimer les restrictions présentes sur l’axe rachidien
  • Vérifier le bon fonctionnement du système digestif
  • Vérifier le bon fonctionnement des diaphragmes
  • Équilibrer la chaîne centrale du corps, c’est à dire les éléments du corps qui peuvent avoir un impact émotionnel sur le patient, entre autres.

L’ostéopathie peut agir sur les symptômes physiques et le niveau d’énergie, cela permet de se sentir mieux dans son corps et de faire face à la dépression avec plus de force et de combativité.

La dépression et l’importance de la reconnaître

Il est important de ne pas en sous-estimer les symptômes et de consulter un professionnel de la santé qualifié (par exemple, un médecin ou encore un psychologue) afin qu’un diagnostic puisse être posé et un traitement proposé. Le risque relié à la négligence des symptômes du trouble dépressif majeur est l’aggravation de la condition mais aussi un risque accru de sombrer vers des idées suicidaires. Si vous ou un de vos proches croyez être aux prises avec un trouble dépressif majeur, il est très important d’en discuter avec votre médecin et/ou psychologue.

N’hésitez pas non plus à en discuter avec votre ostéopathe. Cela pourrait être très bénéfique!

Véronique Marsolais, ostéopathe
Clinique de santé familiale PRAXIS

Référence

American Psychiatric Association. (2013). Diagnostic and statistical manual of mental disorders (5e éd.). Washington, DC: APA.

Ferrari, A. L., Charlson, F. J., Norman, R. E., Flaxman, A. D., Patten, S. B., Vos, T. et Whiteford, H. A. (2013).  The epidemiological modelling of major depressive disorder : Application for the global burden of disease study 2010.  PLoS one,  8(7). doi: 10.1371/journal.pone.0069637

Davison, G. C. et Neale J. M. (2001). Abnormal psychology (8e éd.). USA : John Wiley & Sons, Inc.

Kapfhamer, H-P. (2006). Somatic symptoms in depression. Dialogues in clinical neuroscience. 8:227-239.